En hommage à ma grand mère qui s'est endormie à l'aube de ses 90 ans.

Hommage à la vie…

Une vie rude et rugueuse tu traînes,

Dans l’arène tu as combattu,

Tu as construit ton mur de pierres

Rugueuses mais belles

Des lys se sont enlacés dans cette rocaille.

Attendrie, rajeunie, épanouie,

La vie est devenue bonne.

Les années sont passées, tu as vécu, tu as vu.

Notre belle complice est devenue,

Une tendre et chaude esquisse.

mur_de_lys

Mamie la Bretonne, la vraie, celle qui avec sa force de caractère est allée de l’avant et n’a jamais flanché. Mamie qui n’aimait pas se poser trop de questions sur la dureté de la vie pour pouvoir affronter et vaincre tous les obstacles. Tu as su nous gâter, nous aimer à ta manière. Tu as laissé dans nos cœurs des moments que l’on peut encore sentir, toucher ou goûter dans nos souvenirs.

Je me souviens des journées à la plage qu’on passait avec toi.

Je me souviens de Belz et les fenêtres de la cuisine embuées.

Je me souviens des boîtes en fer, cachées dans tous les recoins de la cuisine, remplies de gâteaux et de chocolat.

Tu étais aussi une mamie jardinière qui allait planter les fleurs, les légumes et faire du feu dans le jardin de Plescop. Je me rappelle de l’odeur du sapin qui brûlait et de la chaleur sur nos joues, de la sensation de la terre humide fraîchement retournée, du goût des cerises et des fraises cueillies dans le jardin. Je me souviens du moment du goûter où tu lançais des « hou hou » à papi pour qu’il vienne prendre son café et faire une sieste dans la caravane. Ça sentait bon le café et les crêpes de papi et pour nous les chocos cachés dans l’armoire et le jus d’orange.

Je me rappelle que tu avais toujours dans ton sac quelques bonbons pour tes petits enfants.

Je me souviens de la valise RTL que nous écoutions le midi tout en mangeant tes pommes de terres sautées que j’avalais goulûment avec du camembert quand nous venions manger le midi en sortant du collège.

Je me rappelle de nos parties de scrabbles les après-midi d’hiver et du fameux « question pour un champion » qui annonçait le repas du soir.

Je me souviens de ton intérêt pour l’évolution du temps. Tu aimais nous demander comment marchait nos portables ou ordinateurs même si pour finir tu nous lançais un : Ce n’est pas pour moi c’est chose là.

Je me souviens de tes petits cartons coupés dans des boîtes d’emballage pour tes listes de courses à Leclerc et le tierce du dimanche.

Je me souviens de pâques et les chocolats cachés dans l’allée du jardin.

Je me souviens de Noël en famille autour de la table de la salle à manger. Table qui servait presque que pour ce beau jour.

Je me rappelle de tes chamailleries avec papi et de ta peur quand il montait dans les arbres.

Toi, mamie vannes, comme nous t’appelions mon frère et moi, je me souviendrai de la tendresse de tes gestes quand tu venais me souhaiter bonne nuit, de la beauté de ton jardin et de l’odeur de ton café le matin dans la petite cuisine de la rue George Clémenceau.

mamie

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